Et bien non. J’ai eu l’occasion de mettre la main sur le jeu en avant-première et après avoir fait couler le sang sur la démo que vous pourrez découvrir dès le 29 mars, le jeu complet quant à lui sortira exclusivement sur PS5 dès le 26 avril prochain, et je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas vous arrêter à la première impression. Stellar Blade n’est pas une simple vitrine dans laquelle on expose le moteur graphique sur les moindres courbes féminines, c’est aussi un beat’em all qui fait de très belles promesses et qui en plus sait se rendre intéressant.

Eve lève toi

Alors non, le rapprochement avec Bayonetta ou encore NieR Automata n’est pas totalement volé. Stellar Blade récupère le côté ultra sexy de la première et une partie du postulat du second, en tout cas, c’est ce que laisse entendre la courte démo d’une petite heure, ce qui est bien trop maigre pour se faire une idée approfondie de l’histoire et de l’univers. De ce que l’on sait, Stellar Blade nous catapulte dans un avenir post-apocalyptique alors que l’humanité tente tant bien que mal de se défaire d’envahisseurs dont on ne sait rien d’ailleurs. Des monstres faits de chair et particulièrement dégueulasses d’ailleurs, il n’y a pas d’autre mot. On ne sait qu’une chose, ils en ont après l’être humain, et l’extinction est très proche. C’est là qu’intervient Eve, un Ange littéralement venu du ciel. Basardée à la surface d’une planète dont elle ignore absolument tout, mais qu’elle doit défendre au péril de sa vie, la belle et tout un commando de véritables valkyries en combinaisons moulantes affrontent l’ennemi, avant que tout dérape.

S’il est dit que l’on a eu l’occasion de jouer à une partie du premier chapitre, rien ne nous indique s’il s’agit du tout début du jeu ou non. Le fait est que Stellar Blade commence sur les chapeaux de roues. D'immenses vaisseaux arrivent près de l’atmosphère terrestre et les combats font déjà rage dans les airs. La mise en scène donne le ton, on vit ici le blockbuster. C’est grandiloquent, impressionnant, explosif et surtout vachement beau et fluide. On sort les popcorns durant quelques secondes, tout explose, le vaisseau crache des capsules qui foncent en direction du sol tels les hellpods de Helldivers 2.

Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
L'intro en impose ©KiKiToes - Stellar Blade démo

Stellar Blade veut en mettre plein la vue

C’est ainsi que débarquent nos Anges du ciel. Au sol, c’est l’apocalypse. Un festival de sons et lumières, d’explosions et de fumée épaisse. Au sol comme au ciel, il se passe tellement de choses qu’il est difficile de tout capter dans l’immédiat, c’est le chaos le plus total. Notre héroïne est jetée dans le bain immédiatement et nous montre qu’elle sait se défendre. Armée d’une lame qu’elle manie à la perfection, elle se bat comme une diablesse avec grâce et précision. Comme vu lors des vidéos de présentation, et des leaks de la démo bien entendu, Stellar Blade mise un max sur la chorégraphie de ses combats et le rendu est saisissant. Eve profite d’un souci du détail à tous les instants, de ses cheveux qui tombent sur ses hanches ou peuvent s’enrouler autour de ses bras, en passant par ses mouvements de jambe lors des cabrioles, c’est franchement chouette.

Je n’avais pas vu ça depuis les excellents Bayonetta et Stellar Blade va même encore plus loin dans le détail. À savoir que la démo ne permet pas de découvrir le panel de compétences et de mouvements dans son intégralité, on a les rudiments dès le départ et bien que l’on puisse accéder à un combat de boss bonus une fois la démo terminée, on est loin de tout avoir vu. Il n’empêche que de base, le système de combat se montre extrêmement solide et à mi-chemin entre NieR Automata et un souls, oui, les jeux de Fromsoftware. Stellar Blade mange à tous les râteliers mais fait le taf avec brio.
On enchaîne les combos d’attaques rapides et lourdes, on esquive les coups sur le fil en se téléportant dans le dos de l’adversaire, ou on pare les coups avec un timing parfait pour déclencher une contre-attaque dévastatrice. Certains coups spéciaux profitent bien sûr de petites mises en scène chorégraphiques très jolies. La caméra en profite pour mettre en valeur la scène et Eve évidemment.

Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
Notre protagoniste qui débarque sur la planète ©KiKiToes - Stellar Blade Demo

Un gameplay intense qui ne laisse que peu de place à l'erreur

À première vue, les combats seront relativement exigeants (notez que l'on aura le droit à plusieurs difficultés). Les boss et certains ennemis robustes ne lésineront pas sur les moyens pour nous massacrer, ils ont beaucoup de répondant. Heureusement, les quelques gros adversaires croisés avaient des patterns lisibles qu’il fallait impérativement arriver à lire pour répondre en conséquence. C’est d’ailleurs là qu’un sentiment soulsesque se fait ressentir. De la mise en scène des affrontements de boss en passant par la disposition du menu fretin, l’ombre des softs de Fromsoftware n’est jamais loin.

D’ailleurs, le jeu propose une avancée similaire dans son exploration, quelque chose que l’on retrouvait également dans NieR Automata, à savoir que les checkpoints sont à des emplacements fixes, sous la forme de camps qui proposent divers services (gestion des compétences, achat et amélioration de l’équipement, etc.). On pourra aussi choisir de s’y reposer en posant nos fesses dans un fauteuil, ce qui en plus de recharger nos batteries, fera réapparaître tous les adversaires de la zone. Des monstres souvent nombreux et parfois même cachés pour nous surprendre. Un bestiaire qui s’annonce relativement fourni si l’on en croit les menus du jeu qui nous en teasent plus qu’une quarantaine à vue de nez. Pour ceux que j’ai croisés, j’ai été remarquablement surpris par la qualité de leur design, peu ragoûtant, mais très intéressant puisque réellement atypique.

Faits de chair et de sang, d’excroissances osseuses ou de dentitions étranges à en faire pâlir les stomatophobes, ces monstres ont également souvent des formes insectoïdes ou encore humanoïdes. Un vrai musée des horreurs qui permet non seulement toutes les dingueries imaginaires, mais aussi d’offrir des adversaires variés aux compétences uniques. Certains attaquent en nombre, d’autres ouvrent leur corps pour nous frapper à distance tandis que certains se protègent derrière un bouclier organique. Encore une fois, ce n’est qu’un aperçu, mais en un peu moins d’une heure, le jeu m’a déjà forcé à m’adapter à plusieurs reprises lors des affrontements en utilisant toute la panoplie de coups et compétences spéciales à ma portée, une excellente chose et de belles promesses pour la suite.

Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
Les boss font rapidement mal, les combats sont intenses ©KiKiToes - Stellar Blade Demo

Une structure qui s'annonce classique, mais très intéressante

Stellar Blade a plus d’un tour dans son sac, ses combats sont prenants et exigeants mais pas que. Pour cette première portion, il nous a également révélé qu’il voulait pousser les joueurs à l’exploration. La petite zone offerte par cette démo était semi-ouverte avec son lot de petits raccourcis pour éviter de faire trop d’allers-retours en cas de morts. Quelques secrets perchés en haut de bâtiments en ruine ou planqués dans des coffres forcent à explorer les environs, sortir des sentiers, et garder l'œil ouvert pour trouver les pièces manquantes à de petits puzzles.

Reste à voir jusqu’où l’exploration nous permettra d’aller dans le jeu final, mais en l’état, c’est plutôt sympathique. Bon, on peut en revanche déjà pester sur le manque cruel de fluidité de notre protagoniste quand il s’agit de faire du parkour. Eve est capable de faire des pirouettes de folie en combat, mais lorsqu’elle se suspend à une corniche ou qu’elle saute entre des barres parallèles, elle est bizarrement rigide, presque robotique. Il serait étonnant que ce souci soit corrigé d’ici la sortie, mais ne sait-on jamais. Pour le peu joué lors de cette démo, on ne peut pas dire que c’était réellement gênant, reste maintenant à voir encore une fois la place qu’auront les phases de parkour dans la version définitive et comment elles seront amenées.

Globalement, la structure semble relativement mais efficace, d’autant qu’en termes d’ambiance, Stellar Blade met le paquet. L’OST est canon, dans les normes du genre pour qui connaît un peu les productions de ce calibre, et la mise en scène est top. Il se pourrait même que l’on soit très surpris. La suite s’annonce épique (vous verrez par vous-même en jouant à la démo) et s’il joue les bonnes cartes, Stellar Blade pourrait devenir un petit phénomène dans sa catégorie. Mais encore faut-il que le jeu ait une chance de se détacher de la plastique de son héroïne.

Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
Dès le départ, ça pète dans tous les sens ! ©KiKiToes - Stellar Blade Demo

Eve, une superbe héroïne ultrasexualisée, mais pas que !

Oui, j’en parle à tout à la fin (le fourbe), mais Stellar Blade pourrait bien pâtir de cette volonté d’ultra sexualiser son héroïne, et toutes les femmes du jeu (celles croisées durant la démo en tout cas). Et oui, n’en déplaise à certains, mais on parle bien d’ultra-sexualisation. Appelons un chat, un chat. Les combinaisons sont extrêmement moulantes, la fameuse “seconde peau” est même franchement limite. Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est excusé dans le jeu, non. En réalité, elle n’a aucune utilité, c’est l’équivalent des sous-vêtements sans statistique de n'importe quel RPG, sauf qu’ici ça épouse absolument (je dis bien absolument) toutes les formes du corps.

Alors oui, Eve est superbe et on sait qu’elle a été modélisée en prenant modèle sur une mannequin. Et le résultat est plus que convaincant, les animations sont dingues et les détails corporels aussi, mais il n’était pas nécessaire d’aller aussi loin à mon sens. Et c’est bien là tout le problème. Stellar Blade pourrait bien attirer un public pour de mauvaises raisons finalement, tout comme il risque d’être boudé par un autre alors qu’il a bien plus à offrir. Même s’il faut le reconnaître, l’apparence d’Eve sera bien au centre de toutes les attentions puisque l’on pourra l'habiller avec plusieurs dizaines de tenues différentes.

Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
La fameuse "seconde peau" injustement vendue comme un costume changeant la difficulté ©KiKiToes - Stellar Blade Demo

Chaque costume a des propriétés qu’il faudra prendre en compte, pour l’heure impossible de réellement en juger, la démo ne donne pas vraiment le choix, mais dessine les contours de ce qui nous attend dans le jeu final.
Impossible de dire si les tenues proposées seront, ou non, à la limite du raisonnable. Celles présentes dans la démo, même les plus moulantes, sont surtout très classes. Sauf cette fameuse “seconde peau”.

En revanche, si la plastique d’Eve fera tourner des têtes, il faut savoir que, durant la démo en tout cas, le jeu ne met jamais son protagoniste dans des situations gênantes. J’entends par là que si le character design ultra sexualise bien son héroïne, ce n’est pas le cas de la mise en scène, contrairement, par exemple, à Bayonetta (même si dans ce dernier cas ça colle au personnage). Pas de jeu de caméra douteux, ni de ralenti affligeant. Eve est bien mise en valeur à plusieurs reprises, mais rien qui ne justifiera d’aller incendier le jeu en tout cas. On espère que ça continuera comme ça, d’autant que l’écriture du personnage pourrait bien nous surprendre. Eve n’est pas qu’une poupée bonne à se battre, elle semble également découvrir le monde qui l’entoure et ça pourrait offrir quelques séquences des plus intéressantes. D'autant plus que la belle peut profiter d'un doublage FR à tout moment et qu'il semble franchement bon pour le moment.

 Stellar Blade Demo PS5 ©KiKiToes
Une autre tenue dispo dans la démo, classe mais encore très ouverte ©KiKiToes - Stellar Blade Demo PS5

On l’attend... avec impatience !

Stellar Blade semble donc bien parti pour s’imposer comme un jeu d’action ultra nerveux et visuellement impressionnant. S’arrêter à la plastique de son héroïne serait assurément une erreur. Oui, elle est belle, mais le jeu nous fait aussi d’autres promesses. Celles d’un jeu ultra dynamique, à la mise en scène grandiloquente et même très impressionnante qui pourra compter sur un système de combat extrêmement fluide et bien chorégraphié. Un blockbuster qui piochera ses influences un peu partout, notamment chez Platinum Games ou encore FromSoftware, pour créer son propre univers SF. La démo en met plein les yeux, clairement, et sait nous faire saliver, mais il y a encore beaucoup de questions qui resteront en suspens jusqu’à la sortie de la version finale. On espère notamment que son exploration vaille vraiment le coup, que le jeu sache se renouveler et que le bestiaire soit à la hauteur.